Des chercheurs de l’université de Cambridge ont conçu un pouce robotique destiné à accroître les mouvements de son porteur et à réaliser des tâches complexes.
Alors que des entreprises et chercheurs cherchent à augmenter l’humain avec des implants ou des membres robotiques, une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge, au Royaume-Uni, mise sur un dispositif plus petit pour le faire : le « troisième pouce « , soit un « troisième pouce robotique ».
Se portant sur le côté opposé de la paume par rapport au pouce biologique, ce doigt robotique de sixième a été conçu pour » augmenter l’amplitude des mouvements du porteur, améliorer sa capacité de préhension et augmenter la capacité de charge de la main », ont indiqué les chercheurs dans un communiqué.
Ce pouce pourrait également permettre de réaliser des tâches qui seraient difficiles ou impossibles avec une main, ainsi que des tâches complexes à plusieurs mains sans avoir à se coordonner avec d’autres personnes.
Un pouce pas adapté à tous
Le dispositif des chercheurs se contrôle à l’aide d’un capteur de pression placé sous chaque gros orteil. Concrètement, en exerçant une pression avec l’orteil droit, le pouce se rapproche de la paume tandis qu’une pression avec l’orteil gauche le rapproche des autres doigts.
Ayant testé leur pouce robotique auprès de 596 personnes âgées de trois à 96 ans, en 2022, les chercheurs ont publié les résultats dans la revue Science Robotics. Les participants ont utilisé le pouce pour réaliser deux tâches.
Le but de la première était de prendre des chevilles une à une sur un panneau perforé pour les placer dans un panier. Ils devaient se déplacer autant que possible en 60 secondes. 333 participants ont effectué cette tâche. La seconde, elle, consistait à déplacer des objets en mousse dans un panier. Là aussi, les participants avaient 60 secondes pour se déplacer autant que possible. 246 personnes ont effectué cette tâche.
« Les niveaux d’aptitude des participants étaient variables, mais il n’y a pas eu de différence de performance entre les sexes, et le fait d’être droitier n’a pas modifié la performance », ont indiqué les chercheurs.
Concevoir une technologie inclusive
Sur les 596 participants, quatre n’ont pas pu utiliser le pouce robotique, soit parce qu’il n’était pas bien ajusté à leur main, soit parce qu’ils ne pouvaient pas le contrôler avec leurs pieds. Les capteurs n’étaient en effet pas adaptés aux enfants très légers lors du test, comme l’a précisé l’équipe de chercheurs.
De plus, si le niveau d’aptitude était similaire entre les adultes plus jeunes et plus âges, les performances étaient généralement moins bonnes chez les jeunes enfants. Sur les 13 enfants n’ayant pas réussi à manipuler des objets avec le pouce robotique, 6 avaient moins de 10 ans. Les enfants plus âgés (entre 12 et 16 ans) ont aussi eu plus de difficultés que les jeunes adultes à manipuler des objets avec le dispositif.
« Compte tenu de la diversité des corps, il est essentiel que la phase de conception des technologies portables soit aussi inclusive que possible. Il est tout aussi important que ces dispositifs soient accessibles et fonctionnels pour un large éventail d’utilisateurs. En outre, ils doivent être faciles à utiliser », a déclaré Dani Clode, qui a conçu le pouce.
En plus d’augmenter les capacités de l’humain au niveau des mains, les chercheurs estiment que le dispositif pourrait également être utile aux personnes handicapées.
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