Test Focal Diva Utopia : un ensemble stéréo idyllique pour les très grands espaces

Construction
<p class="ed__a-p ed__bdy__l">Point assez atypique pour un produit de ce calibre, les Diva Utopia ne sont pas à proprement parler luxueuses, ce n'est du moins pas sur ce terrain qu'elles se démarquent. Sans être dépourvu d'inspiration ni même de sobriété, ce duo concède un certain pragmatisme, le tout saupoudré de lignes typiques des modèles haut de gamme Focal. La séparation entre le coffret dédié aux basses et celui dédié au haut-parleur de médiums et au tweeter apporte un certain cachet à l'ensemble et évite largement le côté tristement parallélépipédique de bien des enceintes à colonne. Surtout, les dimensions et le poids de chaque élément du duo, certes très au-dessus de la moyenne, est loin d'atteindre le gigantisme des Grande Utopia et de moult enceintes passives disent High-End : 121 x 42 x 56 cm pour 64 kg.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Pour des raisons techniques, le châssis est intégralement moulé en polymère. Ce matériau est à la fois plus stable et plus adapté à une géométrie complexe, mais apparaît pour beaucoup comme moins noble. Cela va sans dire, un coffret en aluminium aurait nettement aourdi le produit.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Au-delà de ces considérations, difficile de trouver des défauts, que ce soit sur l'assemblage ou les finitions. Nous mettrons prochainement en avant les flancs pluvieux, que Focal camoufle tant bien que mal par des plaques en feutrine assez quelconques, notamment du fait de leur fixation en Velcro d'aspect franchement bricolé. De même, la présence d'un coloris gris unique tranche avec l'orientation très haut de gamme des Diva Utopia, généralement synonyme de personnalisation, voire de sur-mesure. Reste que ces plaques sont très stables une fois fixées, le tout sans altérer les propriétés sonores du produit.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Pour ce qui est de la stabilité, tout est très bien pensé. L'enceinte est fixée à un très lourd socle en aluminium injecté. Celui-ci est épaulé par quatre roulettes afin d'améliorer le découplage mécanique et ainsi favoriser le déplacement des enceintes dans la pièce. Pour les puristes, les roulettes peuvent être remplacées par des pointes et des contrepointes (fournies dans le packaging). Enfin, les grands dissipateurs thermiques placés à l'arrière sont parfaitement dimensionnés, la chaleur de ces pièces ne dépasse jamais le stade de la tiédeur, même après une écoute à haut volume.</p>
Connectique & Diffusion sans fil
<p class="ed__a-p ed__bdy__l">Loin de l'approche monotâche d'une enceinte passive, les Diva Utopia sont taillées pour à peu près tous les cas de figure. Comme pour l'immense majorité des duos connectés, on retrouve une enceinte principale avec la connectique et une enceinte secondaire qui reçoit le signal de la première. Cette liaison peut s'effectuer sous deux procédés : filaire via un cordon RJ45 (fourni) ou sans fil via le module UWB (Ultra Wide Band) intégré. Chaque enceinte intègre une embase tout à fait classique (IEC C14 mâle) pour le raccordement au secteur.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Côté connectique, l'enceinte principale dispose d'un port Ethernet, d'un port HDMI Arc, d'un port optique Toslink, d'une entrée ligne RCA et d'un port USB-A pour la lecture de clés/disques. Complet, alors ? Pas totalement, puisque nous pouvons pointer du doigt l'absence d'entrée numérique USB-C ou USB-B, d'entrée Phono ou encore l'impossibilité (fonction certes assez peu utile ici) de connecter un caisson de basses en RCA.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">La connectivité s'inscrit quant à elle dans la continuité des produits Naim, comme la Mu-So de deuxième génération. Tout fonctionne ainsi sous l'application Focal & Naim, qui donne accès à la plupart des services de streaming en ligne. À cela s'ajoute une prise en charge des protocoles les plus courants : AirPlay 2, Chromecast, UPnP/DLNA, Tidal Connect, Spotify Connect, et même Qplay (pour le marché chinois).</p>
Expérience utilisateur
<h3 class="ed__a-t" id="commandes">Commandes</h3><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Loin d'être révolutionnaire, l'expérience utilisateur est dans la même veine que celle des enceintes connectées classiques. Pour commencer, les commandes s'effectuent à partir de la télécommande ou avec l'application Focal & Naim.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">La première est fatalement bien plus limitée dans ses possibilités, mais assure ce que nous sommes en droit de demander un tel accessoire. Très intuitive, ne nous perdant pas dans une déferlante de boutons, elle permet de naviguer entre les pistes, de modifier le volume (avec un retour sur le cercle central), de basculer entre les entrées et d'accéder aux favoris. Il ne manque selon nous qu'un accès à des égaliseurs prédéfinis pour que la fête soit complète. En revanche, aucun bouton ni aucune zone tactile ne sont présents sur les enceintes, dont l'interface se limite à un logo légèrement éclairé en façade.</p><h3 class="ed__a-t" id="application">Application</h3><p class="ed__a-p ed__bdy__l">L'application suit elle aussi une certaine forme de simplicité, ce qui joue un peu moins en sa faveur. Contrairement aux applications comme Kef Connect, Focal & Naim va droit au mais, quitte à ne pas aller franchement loin en matière de réglages et de fonctions. Mis à part quelques ajustements comme la balance droite/gauche, un limiteur de volume, ainsi qu'un mode Loudness, les choses sont réduites à l'épure.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p><p class="ed__a-p ed__bdy__l">Focal ne nous abandonne pas tout à fait et propose un calibrage acoustique afin d'optimiser la sonorité en fonction de la pièce d'écoute. Contrairement à ce que propose Sonos, ce procédé n'est pas automatique, s'effectuant avec une analyse de la pièce via un microphone. L'ajustement est ici manuel. Il faut rentrer les nombreux paramètres soi-même (écartements des enceintes, distance par rapport aux murs, etc.), mais surtout se reposer sur son ouïe (test de tonalités). L'oreille étant un outil efficace, mais pas infaillible, les résultats sont certes audibles après calibrage, mais pas miraculeux, surtout dans les basses. Clairement, un calibrage plus avancé aurait été un gros plus, mais Focal botte clairement en touche en invoquant les possibilités d'un son dénaturé.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p>
Audio
<p class="ed__a-p ed__bdy__l">Très haut de gamme et pourtant familière pour les adeptes de Focal, l'architecture des Diva Utopia s'appuie sur une topologie à trois voies. Les aigus sont confiés à un tweeter IAL2 de 27 mm à dôme inversé en béryllium pur ; les médiums sont reproduits par un haut-parleur unique de 16,5 cm de diamètre placé dans une chambre acoustique proche.</p><p class="ed__a-p ed__bdy__l"></p>
Utilisé à la fois pour la reproduction des médiums et en tant que woofer, le haut-parleur à membrane W n’est en apparence pas révolutionnaire dans son approche, mais se démarque par les matériaux utilisés.
© Les Numériques
Enfin, la reproduction des basses passe par quatre woofers W de 16,5 cm placés sur les flancs, organisés en deux paires de deux haut-parleurs montés en configuration push-push. Ces woofers sont accompagnés d’une charge bass-reflex avec un événement frontal moulé directement dans le socle en aluminium. Pour rappel, les haut-parleurs W ont pour particularité l’utilisation d’une membrane « sandwich » composée d’un cœur en « mousse structurale » enserré entre plusieurs couches de fibre de verre. Selon Focal, cet empilement offre une meilleure rigidité et une plus grande légèreté que les membranes en kevlar et en aramide, utilisées notamment sur les autres gammes (hors Utopia) du constructeur.
Arme secrète de Focal, le tweeter à dôme inversé en béryllium bénéficie d’un grand moteur avec aimant néodyme et d’une chambre acoustique très travaillée
© Les Numériques
Le tout est propulsé par une amplification made in Naim. On retrouve ici pas moins de quatre amplificateurs en classe AB par enceinte : 2 x 125 W pour les woofers, 75 W pour le haut-parleur de médiums, 75 W pour le tweeter. Pour les données techniques, Focal promet une réponse en fréquence (mesurée à -3 dB) de 27 Hz-40 kHz, ainsi qu’une puissance sonore maximale (mesurée à 1 m) de 116 dB.
Une chose s’impose immédiatement à nos oreilles : il est assez rare d’écouter un ensemble affichant une telle réserve de puissance, une telle constance sonore. Même à très haut volume, les Diva Utopia conservent le même comportement. Un comportement dépend de qui, nous nous en doutions, en grande partie des dimensions (ou du traitement acoustique) de la pièce d’écoute.
Si la tenue dans le bas du spectre est exemplaire, la puissance de l’ensemble et la disposition des HP impliquent que cela ressort difficilement à la mesure (résonances, entre autres).
À l’instar de la majorité des produits Focal, les Diva Utopia ne tentent pas d’impressionner en gonflant leur signature sonore. Au contraire, tout ici est très simple, très naturel, avec une légère atténuation dans les aigus suivie d’une légère scintillance, sans plus. Il faut le reconnaître, les Utopia n’ont à peu près aucun défaut, ni d’un point de vue technique, ni en évoquant leur personnalité. Le son n’est jamais agressif, mou, artificiel ou voilà. La sensation de simplicité s’accompagne d’une maîtrise impressionnante, notamment dans le haut du spectre. Clairement, le tweeter en béryllium en a énormément dans le ventre et parvient à délivrer énormément de nuances et une grande dynamique. Nous ne sommes pas loin de penser que ce transducteur est tout simplement ce qui se fait de mieux dans la Hifi.
Le constat est le même concernant les médiums qui parviennent à allier naturel et simplicité. Les voix sont très nuancées, très propres. De fait, difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur l’ensemble de la gamme médiums-aigus. D’aucun ne préférera un peu plus de clarté ou d’énergie, mais les Diva Utopia mettent avant tout sur la polyvalence sonore, ce qui est plutôt préférable au vu du tarif demandé.
Si l’on ne peut pas parler d’un comportement parfait, la distorsion harmonique reste extrêmement bien tenue, même dans les plus basses fréquences.
À l’inverse, notre jugement est plus nuancé dans les tombes. Les Focal Diva Utopia s’adressent avant tout aux très grandes pièces, ce qui n’est pas sans conséquence. Leur capacité à remplir l’espace, bien au-delà de ce qui pourrait suggérer leur volume, implique des phénomènes de résonance difficiles à contenir dans un salon classique. Notre pièce d’écoute, atteignant pourtant plus de 30 m², nous laisse la même sensation que lors de la découverte du produit (dans un salon assez imposant). Oui, ce duo nécessite plus d’espace pour s’exprimer.
Clairement, ce registre est plein d’énergie et de nuances, il fait preuve d’une ampleur peu commune, à la hauteur de ce qui peut délivrer d’excellents caissons de basses. Techniquement, difficile de prendre le quatuor de woofers par défaut, mais c’est justement cette ampleur qui entrave le produit. Ici, les très basses fréquences (60 Hz et moins) sont parfaitement présentées et leur puissance ne chute jamais. Notre pièce, ni traitée en conséquence, ni compensée par un calibrage acoustique avancé, met en avant quelques lourdes dans l’écoute, des sensations de basses plus traînantes que percutantes. Pour le reste, la promesse des 27 Hz est largement respectée. Nous pouvons même dire que le cap des 20 Hz est atteint, ce en gardant un taux de distorsion extrêmement faible.
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p class= »ed__a-p ed__bdy__l »>Du côté de la scène sonore, rien à reprocher ou si peu. Lorsqu’elles sont idéalement placées (en triangle équilatéral avec l’auditeur, par exemple), les Focal Diva Utopia distillent un espace cohérent et un niveau de détails impressionnant. Une fois encore, la qualité du tweeter permet au duo de briller sans avoir nullement besoin d’utiliser des images artificielles. De plus, ce transducteur n’est pas trop atteint par des problèmes de directivité. Le Sweet Spot d’écoute est ainsi assez large, bien qu’une atténuation apparaît dans les très hautes fréquences en s’éloignant de l’axe.
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